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Les mains offertes à Cécile Portier

La photo avant le texte. Ces mains m’ont attiré d’abord car tatouées. Les tatouages accompagnent ma vie depuis des années. Le texte m’a séduit car il évoque une rencontre fugace et profonde à la fois. L’un de ces rencontres qu’il faut avoir l’audace de provoquer, pour convoquer ce qu’il y a d’humain en nous. Pour se raconter des histoires. Porter notre regard sur l’autre dans toute sa singularité, toute sa différence. Ces mains offertes à Cécile Portier m’évoquent ces moments de grâce où en pleine ville, l’on arrête une passante pour lui dire que vous êtes belle ! Avant de s’en retourner à ses pas, chacun de son côté. Ne jamais s’interdire ces secondes où les mots énoncés à voix haute rendent la vie un peu plus douce. Un peu plus partagée. Cécile Portier tient un blog d’écriture, Petite Racine, fait pour écrire. à mains nues en est l’une des facettes. D’autres histoires de mains nous y attendent. Sur une autre page – La tête que ça nous fait – allez lire le très beau texte qu’elle écrivit après l’attentat contre Charlie Hebdo, intitulé Résister.

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Un poème et des vaches

J’ai découvert une étonnante webradio grâce à mon compagnon d’ondes Fañch, blogueur de Radio Fañch. Depuis le coeur des Alpes, Radio Fond de France diffuse balades sonores, reportages et documentaires. Créative, joyeuse, la station pratique cette mescle dont je suis, vous le savez bien, un fan absolu. Voici d’abord la toute première chronique littéraire qu’elle a proposée, consacrée à un poème d’Apollinaire et signée Mademoiselle.

https://soundcloud.com/thom_rfdf/colchique-et-commentaire-en

 La mescle, c’est l’art de donner aussi à entendre les vrais gens, ceux qui vivent ici, en montagne et de s’intéresser de près également au sort des vaches en hiver.

https://soundcloud.com/thom_rfdf/les-vaches-en-hiver

Radio Fonde France s’écoute ici

 Les colchiques
« Le pré est vénéneux mais joli en automne
Les vaches y paissant
Lentement s’empoisonnent
Le colchique couleur de cerne et de lilas
Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-la
Violâtres comme leur cerne et comme cet automne
Et ma vie pour tes yeux lentement s’empoisonne

 Les enfants de l’école viennent avec fracas
Vêtus de hoquetons et jouant de l’harmonica
Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères
Filles de leurs filles et sont couleur de tes paupières
Qui battent comme les fleurs battent au vent dément

Le gardien du troupeau chante tout doucement
Tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent
Pour toujours ce grand pré mal fleuri par l’automne. »

Guillaume Apollinaire ( 1880 – 1918 ) publia Les colchiques  pour la première le 15 novembre 1907 dans le journal La Phalange puis dans le recueil Alcools.

 

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