Ici, la neige d’hier n’est plus ce matin qu’un souvenir boueux, un désordre verglacé abandonné dans les rigoles. Il fait froid. Très froid, je trouve. Je suis frileux, vous savez. J’ai la goutte au nez. C’est l’hiver. Der Winter ist da.
Cette lecture poétique bilingue du poète allemand
Friedrich Hölderlin est proposée par
ARTE Radio.com, sur une idée de
Tatjana Bogucz.
Bernard Tautrat a assuré la traduction.
Eric Herson-Macarel &
Tatjana Bogucz lisent le poème.
Christophe Rault a réalisé ce petit bijou radiophonique.
Friedrich Hölderlin lu avec douceur, en mélangeant les sons des deux langues, je suis sous le charme. D’autant plus que ce rythme lent, ce pas de deux tendre et sensuel titille la curiosité, incite à en savoir un peu plus sur ce grand poète qui vécut à cheval sur le XVIIIème et le XIXème siècles. Vous ne trouvez pas ?
Der Winter
Das Feld ist kahl, auf ferner Höhe glänzet
Der blaue Himmel nur, und wie die Pfade gehen,
Erscheinet die Natur, als Einerlei, das Wehen
Ist frisch, und die Natur von Helle nur umkränzet.
Der Erde Stund ist sichtbar von dem Himmel
Den ganzen Tag, in heller Nacht umgeben,
Wenn hoch erscheint von Sternen das Gewimmel,
Und geistiger das weit gedehnte Leben.
L’hiver
Chauve est le champ
Ne luit dans la lointaine hauteur
Rien que le bleu du ciel et tels vont les sentiers
La nature apparaît une unité
Le vent est frais et le clair seul couronne la nature.
La rondeur de la terre est visible du ciel
Pendant le jour entier entouré de nuit claire.
Quand apparaît en haut la foule des étoiles
Et plus chargé d’esprit la vie loin étendue
Friedrich Hölderlin (1770-1843)