Une de ces envies de crier

J’ai choisi mon animal préféré pour hurler à ma place. Pas assez de coffre, j’ai. Lui donne carte blanche. Des raisons de s’indigner, il y en a tant. Ne vais pas les énumérer toutes, mais bon, la proche reprise des expulsions locatives, la précarité des travailleurs qui gagne du terrain, le FN présent au second tour des départementales ce dimanche dans tous les cantons de Marseille, la poursuite du massacre des éléphants et des baleines, l’Antarctique qui perd sa glace… tout ça me fait hurler. Ça ne change rien à rien mais ça me fait du bien.

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Une promenade au parc d’Inokashira

Profiter de ce samedi pour balader dans cet immense parc de l’ouest de Tokyo. Tenter de lâcher prise. Rêver du printemps. Espérer. Essayer de s’assoupir malgré l’animation dans les allées. Relire Rotsû

Colline de hauts cerisiers-

je vais sommeiller

sur une pierre lisse.

et relire Shiki

Au papillon je propose

d’être mon compagnon

de voyage.

 

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Sabine Huynh résiste et résistera

Bouleversé par ce texte de Sabine Huynh, publié mardi par Jan Doets sur son site Les Cosaques des Frontières. En dessous du titre – Je résisterai – une photo signée Marc Melki suivie d’une note de Jan en quelques phrases : À l’adolescence, Sabine Huynh s’est retrouvée à la rue, après le divorce de ses parents. Aujourd’hui écrivain, elle évoque pour la première fois cette facette de sa vie dans un texte qu’elle a écrit pour soutenir le travail du photographe Marc Melki, qui s’attache à sensibiliser l’opinion publique sur le sort des sans-abris.

Cette lecture est un petit caillou arc-en-ciel que je sème sur le sentier où cheminent ensemble Sabine, Marc et toutes les personnes indignées par le sort de celles et ceux qui n’ont pas de toit. Pour prolonger, marcher jusqu’au site de Marc Melki Exils intra-muros où il mène campagne pour que toutes le familles et leurs enfants puissent avoir un toit dans notre ville.

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Le poids du papillon, éprouvé par Erri de Luca

Tout comme Montedidio, j’ai dévoré Le poids du papillon, le conte poétique d’Erri de Luca. Ne suis pas chasseur. Ne suis pas alpiniste. N’empêche, j’ai été bouleversé par ce texte où résonne l’amour de l’écrivain napolitain pour la montagne, ainsi que toute l’admiration qu’il voue au dépassement de soi dont font preuve parfois les humains. Cet extrait raconte la fin de l’histoire de ce roi des chamois et de ce chasseur vieillissant. Une rencontre sur les rivages escarpés de la mort. Je l’ai choisi pour sa beauté, sa poésie et pour ce qu’il dit de la finitude. Celles des rois comme celle des héros.

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Ai Weiwei et Joan Baez compagnons d’armes

J’ai mêlé leurs voix et leurs mélodies* pour saluer la distinction dont Amnesty International a choisi de les honorer. L’artiste chinois et la chanteuse américaine recevront ensemble le 21 mai prochain à Berlin le prix Ambassadeur de conscience, pour leur combat en faveur des droits de l’homme. J’ai appris la nouvelle ce mardi matin sur Twitter, via le compte d’Amnesty Deutschland @amnesty_de. Désolant de se dire qu’Ai Weiwei ne sera vraisemblablement pas du voyage dans la capitale allemande, assigné à résidence qu’il est à Pékin par les autorités chinoises.

* Ai Weiwei chante Give Tomorrow back to me, l’un des titres de son album The Divine Comedy – Joan Baez reprend Brothers in arms, le standard de Dire Straits.

amnestyaiww

joanamnesty

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Ce printemps qui ne vient pas

Ne pas se fier aux apparences. L’hiver aux trousses, continuons d’avoir. Les aborigènes humiliés. Erri de Luca hospitalisé. Les baleines massacrées. Chez nous, le bleu foncé et le brun en avancée. D’où qu’elles viennent, les nouvelles nous racontent un hiver qui se prolonge. Ces oiseaux et ce piano, ce serait comme pour croiser les doigts. Comme pour nourrir la petite flamme de l’espoir. En récitant ce haiku de Yosa Buson :

Rien d’autre aujourd’hui

que d’aller dans le printemps

rien de plus.

  Le morceau de piano qui accompagne les oiseaux est l’œuvre de la pianiste japonaise Yuki Murata, membre du groupe Anoice.

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Trois pages japonaises de Richard Brautigan

Le Journal japonais de Richard Brautigan. Découverte douce et sensuelle. Pendant plus de six mois, en 1976, l’écrivain américain découvrit le Japon et se prit d’une immense passion pour l’Empire du soleil levant. L’esprit des maîtres du Haiku hante ce recueil de poésie. J’y navigue souvent. La nuit notamment. Lorsque mes pensées s’envolent vers mes amis laissés au Japon. Pour prolonger cette écoute, découvrir le travail délicat de Margaux Fédensieu, les douze baies rouges.

LEG mannequin japonais

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Une minute et des poussières à Naples

Naples. Quartier populaire de Montedidio. Erri de Luca* en a fait un merveilleux roman. Nous y cheminons aux côtés d’un adolescent de 13 ans qui découvre la vie, le monde du travail, les sentiments amoureux. Ce jeune garçon sans prénom se raconte en écrivant son quotidien dans un long rouleau de papier, chéri comme un confident. Chapitres courts. Poésie à chaque page. Personnages gorgés d’humanité dans ce Naples des années 50 qui ressemble tant au Panier marseillais de mon enfance.

* Erri de Luca est poursuivi par  la justice pour son soutien à un mouvement de refus de la ligne TGV Lyon-Turin, la TAV.

 

 

 

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Un bol de pop chinoise

Un bazar chinois en plein Marseille. De la pop musique au mètre. Made in Beijing. Sans doute une chanson d’amour. Si c’était en français, je dirais que c’est de la soupe. Mais là, la chanson me fait voyager. Bientôt retourner là-bas.

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Le printemps naissant

Ainsi les oiseaux fulgurent

autour des cloches, puis l’ombre

enterre jusqu’à leurs cris

Philippe Jaccottet

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Toutes ces fleurs écloses

dans le vent printanier

éclats de rire

Matsuo Bashō

 

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