La Marseillade de Djam Deblues

Il y avait la Marseillaise reggae de Gainsbarre, il y a la Marseillade de Djam Deblues. Le bluesman marseillais est venu la jouer samedi dernier au Rouge Belle de Mai, lors de la première Soupe aux livres marseillaise. Il l’avait interprétée l’an passé au cabanon du Frioul, pour fêter ses 3 ans de chanson en solo. Tendez bien l’oreille et vous verrez que cette Marseillaise colle parfaitement à l’actualité…

LA MARSEILLADE
(Djam Deblues)

Allez minots de la Marsiale
Aujourd’hui on va se gaver
Entre nous plus de linge sale
Dans l’anis on va le laver ! (bis)
Tu captes qu’après Marignane
Brament les nervis à Le Pen
Ils croivent qu’à la ouaneguène
Y vont t’escaner sans castagne !

Zarmas sacs-de-vin
Contre ces nazillons
Buvons chantons !
Du jaune pur
Et des microsillons !

Y nous cherchent ou quoi ces comiques ?
Gaou-galines ou bien plus pire
Y se croient des bombes atomiques
Esprès qu’on s’esplose de rire ! (bis)
Marseillais t’as pas de manières
Que tu les veux dans ta cité
Et de les laisser méditer―ranée
De nous escamper en galère !

Qué ! rien qu’un rien de nazillards
Font les crabes dans le panier ?
Qué ! ces sinistres allumards
Veulent nous prendre à la contrée ? (bis)
Ho Bonne-Mère ! retiens-moi
Y me monte le rouge au front
Du temps qu’ils tapent le carton
Nous on coupe les reines et les rois !

Tressudez faïous de la fève
Ou allez vous néguer aux Goudes !
Parce que des fois que si je me lève
Mais d’abord je lève mon coude ! (bis)
Comme on voit double hè bé mon vier
Te casse qu’on verse sous la table
On vous met deux fois plus minables
A brouméger sur vos souliers !

Marseillais on va être brave
On va pas les tuer beaucoup
Juste se les empéguer grave
Avant de s’empéguer entre nous ! (bis)
Mais ces cousins d’Adolphe Thiers
Tant y préfèrent mieux qu’on leur prête
De suite nos téléfounettes
Pour pouvoir appeler leurs mères !

Amour violent pour le pastis
Qui voudrait nous lever nos verres ?
Liberté ma belle saucisse
Laisse-nous de tuer le ver ! (bis)
Sous nos casquettes les cigales
Tchatchatchatchatchent avé l’assent
Pour qu’ils leur vient avant longtemps
Les bras qui rapetissent et la gale !

On va pas chercher un travail
Déjà que les jeunes en ont pas
C’est pas qu’on serait des brancaïs
Mais tu nous vois marcher au pas ? (bis)
Et si on quitte le Ricard
Gisclant du bar de la Marine
Ceux-là qui partent en biberine
Y vont nous tanquer Marine au bar !

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