Author Archives: Eric Schulthess

Garance à Longueur d’Ondes

Dans un mois, je mettrai le cap vers la Bretagne, vers Brest précisément, pour assister et participer – à l’invitation de mon camarade Fañch de Radio Fañch – à Longueur d’Ondes, le Festival de la radio et de l’écoute. Hâte d’y être, pour échanger, partager, découvrir, élargir mon univers d’écouteur passionné. Parmi les nombreuses créations sonores qui seront présentées lors de cette 11ème édition – du 11 au 16 février – ce splendide documentaire signé Chloé Sanchez, consacré à une jeune autiste. Tout simplement bouleversant.

Radio Fañch se lit et s’écoute par ici

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Une mescle d’anniversaire

Aujourd’hui, nous soufflons la première bougie de ce blog. Un an de mescle et de partage. Du plaisir, des découvertes, des voyages sonores, j’espère pouvoir vous en proposer longtemps encore. Pour l’heure, voici une mescle d’anniversaire. Cousue main. Je me suis régalé à vous la préparer pour vous inviter à cheminer encore jour après jour sur mes sentiers.

Bien entendu, bienvenues sont vos propositions de sons. Vous savez où me trouver. Je suis toujours à l’affût. Les oreilles grandes ouvertes.

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Un paseo por la Concha #2

En descendant vers le sable depuis la large promenade de la Concha, j’ai d’abord croisé deux baigneuses qui se rhabillaient et une famille de Péruviens avec chien. Et puis j’ai aperçu la silhouette d’un homme qui semblait chercher quelque chose dans le sable, casque sur les oreilles, détecteur de métaux et petite pelle à la main. Je me suis approché et la discussion s’est engagée avec Alberto Pardo Elizalde, 45 ans.

Pour traduire cet échange avec Alberto, je n’ai pas souhaité superposer ma voix à la sienne. Mon désir est que vous puissiez – tout comme moi – apprécier toute la saveur de la langue espagnole. La traduction, la voici :

– Que cherchez-vous ?

– Je cherche des pièces de monnaie sur la plage.
– Des pièces ? Combien ?
– Ce qui vient, ce que je trouve. Des euros surtout. Ces derniers temps, je viens souvent ici car je suis au chômage.
Ce qui se passe aujourd’hui en Espagne, c’est que nous sommes revenus au franquisme. Au pouvoir aujourd’hui, il y a les mêmes qui nous gouvernaient il y a 100 ans. C’est le retour du franquisme. Nous nous retrouvons dans les mêmes conditions.
Depuis 40 ans, ils nous volent. Ils ont liquidé les fondations de l’Etat. La fraude fiscale dépasse les plus de 80.000 millions d’euros par an et pendant ce temps, ils s’attaquent aux emplois, aux retraites, aux médicaments, à la santé, à l’éducation.
– Quelle solution pour que ça change ?
– La seule, c’est l’indépendance du Pays Basque et de la Catalogne. Que peut-on espérer d’un pays dans lequel il n’y a eu aucune enquête sur le demi-million de morts du franquisme ? Les responsables ont été protégés par tous les gouvernants du Partido Popular (PP).
Imaginez un pays comme l’Allemagne avec un gouvernement qui aurait protégé tous les criminels nazis ? Sans les condamner ni les juger ni les mettre en prison… C’est ce qu’il se passe chez nous.
– Rien n’a changé en Espagne ?
– Non, rien n’a changé. Il y a même des gens qui disent que c’est pire que sous Franco. Parce qu’à l’époque, il y avait UN Franco et aujourd’hui, plein de Franco.
Avant, les gens étaient pauvres. Ils n’avaient pas d’argent. Aujourd’hui, non seulement nous sommes pauvres, mais on nous saigne avec tous ces impôts.

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Un paseo por la Concha #1

Hier après-midi à Donostia San Sebastian, 21 degrés et mer calme. Alors, je me suis baladé  sur la longue promenade qui surplombe la Concha, l’immense plage de la ville qui s’étend sur plus de 1.500 mètres. Idéal pour me lancer – avec mon tout nouvel enregistreur – dans un petit set de fieldrecording, comme le dirait mon camarade documentariste et ingénieur du son Félix Blume* J’y ai frôlé une marchande de bonbons radiophile, des promeneurs bavards, un cycliste et de jeunes parents à poussette. Episode 1.

Demain, deuxième épisode. Nous descendrons sur la plage et nous approcherons de l’océan.

*Le 15 décembre dernier, Félix Blume nous emmenait au Vénézuela, au Mali et en Terre de feu. A réécouter ici

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Soleil d’hiver et temps calme à Kyoto

Prendre le temps de laisser le soleil d’hiver jouer à travers les branches et le feuillage. L’invitation est signée Nobuto Suda, musicien japonais établi à Kyoto.

https://soundcloud.com/nobutosuda1101/winter-sunshine-filtering

Voici son tout dernier opus, où s’écoute le « temps calme » qu’il fait à Kyoto, où « rien ne se passe ».

https://soundcloud.com/nobutosuda1101/the-weather-of-the-day-was-too

Avec Nobuto Suda, nous avions voyagé jusqu’aux pieds du Mont Fuji. C’était en novembre dernier.

Une pensée pour mon ami poète Francis Royo, amoureux du Japon et peut-être un peu dans le dur ces dernières heures… c’est ce que je ressens en lisant son dernier Dires :

« sagesse de l’arrachement. folie de la conscience. qui dois-je donc étouffer pour m’avouer ainsi. cruauté bel œil d’or »

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Détruire la misère

Détruire la misère. Une utopie ? Un voeu pieux ? Il y a à peine plus d’un siècle et demi, Victor Hugo répondait NON devant l’Assemblée Nationale. Le 9 juillet 1849. Ma camarade numérique Annabel nous le rappelle ce soir sur Twitter. Voilà qui fait vraiment du bien alors que nous croulons sous un grand gavage de quenelles… Du coup, je participe. A haute voix. Le micro à la place du pistolet…

hugo

Victor Hugo à l’Assemblée Nationale.

Annabel sur Twitter : @annabelinside

Son site sur le net

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Obrigado Jean

J’ai reçu hier un cadeau très touchant de mon ami Jean Bernard. Une petite carte postale sonore envoyée du Portugal. Précisément de l’Algarve, dans le sud de ce pays du bout de l’Europe. La région est très verte avec beaucoup de champs d’orangers et de citronniers. Et puis il y a l’océan, bien sûr. Cet océan raconté par Jean, sur l’une de ces plages aux noms de rêve comme celle de Praia da Falésia.

Obrigado Jean,  pour cette carte sonore venue d’un pays où je n’ai encore jamais usé mes semelles et qui m’évoque l’Ode Maritime, l’immense poème de Fernando Pessoa, dédié à la mer – plus de 1.000 vers – et publié en 1914 sous l’hétéronyme* d’Alvaro de Campos. Extrait
« Ah, les paquebots, les charbonniers, les navires à voile,
Se raréfient, pauvre de moi !  les navires à voile sur les mers !
Et moi, qui aime la civilisation moderne, moi qui baise
   de l’âme des machines,
Moi l’ingénieur, moi le civilisé, moi élevé à l’étranger,
J’aimerais n’avoir encore sous les yeux que des voiliers
   et des bateaux en bois,
Ne connaître d’autre vie maritime que l’antique vie des mers !
Parce que les mers anciennes sont la Distance Absolue,
Le Lointain pur, libéré du poids de l’Actuel …
Et, las !  Comme tout ici me remémore cette vie meilleure,
Ces mers, plus vastes, parce qu’on y naviguait plus lentement,
Ces mers mystérieuses parce que moins connues … »
Fernando Pessoa ( 1888 – 1935 )
 

 

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Adeus Eusebio

Eusebio, l’ancien footballeur international portugais de légende est donc parti l’autre nuit à l’âge de 71 ans. Je me souviens de ses matches à la télé lors de la Coupe du monde 66. J’étais captivé par ses courses, ses appels de balle et son sens du but phénoménal. Des buts, il en marqua 733 au cours de sa carrière. Tous commentés à la radio et à la télé par de tonitruants Goooooooooool Gooooooool Gol !

Eusebio Da Silva Ferreira dit Eusébio était né au Mozambique, ancienne colonie du Portugal. Surnommé la Panthère noire en raison de ses qualités athlétiques hors normes, il fit l’essentiel de sa carrière au Benfica Lisbonne, où il signa à 19 ans et remporta en 1962 la Coupe d’Europe des clubs champions face au Real Madrid. En 1965, Eusebio devint le premier joueur noir à être sacré Ballon d’or, une récompense décernée à l’époque par le magazine France Football au meilleur joueur européen.

Ses plus beaux buts se visionnent ici

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Le dernier poème de Robert Desnos

Alors que la nuit est tombée, me voici bouleversé par un tweet. Posté par Philippe Briday. Comme nombre de mes amis et amies numériques, il adore la poésie. Ce que je lis et relis est Le dernier poème de Robert Desnos. Chaudes larmes. Frissons. Besoin de le lire à voix haute et de le partager avec vous.

robert_desnos

Robert Desnos, poète antifasciste, résistant et journaliste, est mort le 8 juin 1945 du typhus à Theresienstadt, après avoir été déporté dans plusieurs camps de concentration. Il avait 44 ans.

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15 minutes de dessin le matin

Ils s’aiment et se désirent. Tout en pudeur. Chacun les yeux lancés vers le mystère de l’autre, émerveillés sans doute par ce mano a mano qu’ils s’offrent enfin après des années de solitude. Cette solitude qui a façonné leurs corps et qu’ils sentent s’éloigner à cet instant de la rencontre. Talent. Trouble. Fragilité. Quels autres mots lancer vers Sabina Kulieva, l’auteure de ce corps à corps ?

SAbina

Chaque matin, avant de partir travailler, Sabina Kulieva dessine de surprenants et déroutants portraits. Pendant un quart d’heure. La jeune artiste née à Moscou crée des personnages dont elle nous invite à déchiffrer l’humeur et les pensées. Ces femmes – et parfois ces hommes – parlent d’amour, d’une infinie désespérance, d’un désir de vivre aussi qui fraie son chemin à travers angles et regards perdus. Les samedis et dimanches, c’est dans son studio que l’artiste se rend pour dessiner, en écoutant de la musique classique. Katchaturian, Bizet et Grieg figurent parmi ses compositeurs préférés. Ecoutons-les en sa compagnie.

Sabina Kulieva a commencé à dessiner lorsqu’elle était petite fille. D’aussi loin qu’elle se souvienne, elle a toujours imaginé des gens. A 17 ans, elle est venue étudier l’art à Osaka et n’en est plus repartie. Elle a participé à l’exposition de groupe  » Art Salad  » à la galerie Soho d’Osaka et prépare une expo en solo pour les mois qui viennent. Le site de Sabina Kulieva se visite ici.
L’artiste est aussi sur Twitter @SabiKulieva et sur Facebook.
Sabina4

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