Author Archives: Eric Schulthess

Requiem pour Federico Garcia Lorca

Ce Requiem est signé Lola Flores. Il y a 78 ans, le 19 août 1936, les fascistes de Franco assassinaient Federico Garcia Lorca, l’immense poète andalou. Jeté dans une fosse commune de la province de Grenade après avoir été contraint de creuser sa propre tombe.

Lorca

Il était peut-être cinq heures du soir.

La cinco de la tarde.

A cinq heures du soir.
Il était juste cinq heures du soir.
Un enfant apporta le blanc linceul
à cinq heures du soir.
Le panier de chaux déjà prêt
à cinq heures du soir.
Et le reste n’était que mort,rien que mort
à cinq heures du soir.

Le vent chassa la charpie
à cinq heures du soir.
Et l’oxyde sema cristal et nickel
à cinq heures du soir.
Déjà luttent la colombe et le léopard
à cinq heures du soir.
Et la cuisse avec la corne désolée
à cinq heures du soir.
Le glas commença à sonner
à cinq heures du soir.
Les cloches d’arsenic et la fumée
à cinq heures du soir.
Dans les recoins, des groupes de silence
à cinq heures du soir.
Et le taureau seul, le coeur offert!
A cinq heures du soir.
Quand vint la sueur de neige
à cinq heures du soir,
quand l’arène se couvrit d’iode
à cinq heures du soir,
la mort déposa ses oeufs dans la blessure
à cinq heures du soir.
A cinq heures du soir.
Juste à cinq heures du soir.

Un cercueil à roues pour couche
à cinq heures du soir.
Flûtes et ossements sonnent à ses oreilles
à cinq heures du soir.
Déjà le taureau mugissait contre son front
à cinq heures du soir.
La chambre s’irisait d’agonie
à cinq heures du soir.
Déjà au loin s’approche la gangrène
à cinq heures du soir.
Trompe d’iris sur l’aine qui verdit
à cinq heures du soir.
Les plaies brûlaient comme des soleils
à cinq heures du soir,
et la foule brisait les fenêtres
à cinq heures du soir.
A cinq heures du soir.
Aïe, quelles terribles cinq heures du soir !
Il était cinq heures à toutes les horloges.
Il était cinq heures à l’ombre du soir !

Federico Garcia Lorca (1898 – 1936)

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Quitter Marseille, l’arrache-cœur de Sabine Réthoré, accoucheuse de mondes

Sabine Réthoré est une artiste. Cartographe d’une Méditerranée sans haut ni bas. Talentueuse. Créatrice de globes terrestres pacifistes. Sabine Réthoré est une artiste qui n’en peut plus de Marseille. De son indifférence fondamentale aux artistes. De son incivilité. De sa saleté. de l’égoïsme qui règne. De l’absence de mémoire des Marseillais, pourtant pour la plupart issus d’ailleurs, enfants du métissage. Sabine Réthoré va monter à Paris sans tarder. Pas pour chercher fortune. Pour trouver une écoute, un regard, un écho, une solidarité. Autant de grands disparus de la scène marseillaise. Ceci me fend le cœur. Pourtant, je suis rompu depuis longtemps aux départs de ma ville natale. De ma ville d’amour. Sabine Réthoré redescendra à Marseille. Plus sereine sans doute. Il est toujours salutaire de s’arracher de la plus vieille cité de France et d’aller respirer ailleurs. Et puis de revenir s’asseoir en bord de mer et regarder vers le large. Ce large qui nous appelle à tant de découvertes. À tant de liberté.

* Pardon pour la qualité sonore de l’enregistrement. Oublié la bonnette de mon Zoom à la maison. Le vent en a donc profité…

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Moi, le skateboard, je sais en faire allongé, c’est beaucoup mieux

Samuel, Alexandre et Clément spectateurs très actifs au skatepark de Salies-de-Béarn. À 7 ans et 4 ans, on en a des histoires à raconter devant la ronde des adeptes de la planche à roulettes.

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Chouette, un hibou !

Hibou ou chouette, en fait je ne sais. Oiseau de nuit, ça c’est sûr. Et c’est drôlement chouette.

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La musique des voisins

Ils écoutent de la chouette musique les voisins. J’ai cru déceler un cha-cha-cha de l’autre côté de la haie. Me serais presque mis à danser. Comme je suis timide, je n’ai pas osé. Pas voulu effrayer les oiseaux qui pépiaient dans les arbres.

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Il fait du bruit ce speaker

À fond les ballons. À toute beurzingue. À donf. Au taquet. À bride rabattue, les cyclistes hier-soir à Salies-de-Béarn.  C’est surtout le speaker de la course de vélos autour du Jardin Public qui a fait du bruit. Chaque fois que j’ai assisté à une épreuve cycliste, du style critérium, je me suis demandé pourquoi fallait-il que l’homme au micro inonde les spectateurs de sa logorrhée. Qui l’écoute ? Pas grand monde. Et certainement pas les coureurs affairés à se tirer la bourre sur le circuit.

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La magie Frans Brüggen

Magique, la Fantaisie N°3 de Georg Philip Telemann interprétée par un virtuose nommé Frans Brüggen. Envolé hier le natif d’Amsterdam. Flûtiste de génie et chef d’orchestre mondialement reconnu. Il aurait eu 80 ans en octobre.

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Rien que le bruit de la musique dans l’espace

Parce que comme un couillon j’ai loupé le spectacle de la très grande lune l’autre soir, j’ai décidé de filer dans l’espace. En musique si possible. En mélangeant les sons. Cette mescle provient de tout là-haut. D’encore plus loin et plus haut même. Si loin et si haut qu’une vie pour y monter ne nous conduirait qu’à quelques milliardièmes du but. Des sons de l’espace enregistrés par la NASA mêlés à un extrait de l’album Space is only noise, signé Nicolas Jaar. Ce musicien, c’est Candice Nguyen qui me l’a fait découvrir sur sa page Facebook. Ces sons spatiaux, les passionnés de Radio Astronomy les côtoient chaque jour. Nicolas Jaar est sur Twitter et aussi sur Soundcloud.

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Les hirondelles du soir

En attendant le crépuscule, les hirondelles s’égayent au-dessus de toits. Haut elles volent. Leurs trissements descendent en flèche jusqu’aux maisons. Le temps d’une becquée à leurs petits et les voilà qui se lancent à nouveau vers les nuages où volent d’autres oiseaux. Plus gros et bien moins mélodieux.

avionethirondelles

 

 

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Le Mikado c’est rigolo

À l’heure de la sieste hier, Zoé, Empar, Mathilde, Marius et Baptiste se sont bien amusés en jouant au Mikado géant. Tout à côté, sous mon figuier ensoleillé, j’ai rêvé un peu et me suis transporté jusqu’en Chine et au Japon. Ensuite, les rires se sont envolés et nous sommes tous allés nous baigner.

figuier

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