Ce Chant des Marais est interprété par des élèves de 3ème du collège du Sacré-Cœur et du lycée Beau de Rochas de Digne-les-Bains, aux côtés des choristes de la Claire Fontaine. Cette aventure artistique et humaine correspond à un projet pédagogique « Mémoire et devenir » lancé à la rentrée 2013, à l’occasion du 70ème anniversaire des années 1944 et 1945, avec l’implication du Service des archives communales – et notamment de son responsable Rémi Garcin, très investi dans un travail de transmission de mémoire – et du Service culturel de la ville préfecture des Alpes de Haute-Provence.
Le Chant des Marais a été composé dès 1933 par quelques détenus politiques allemands du camp de Börgermoor, situé dans une région pauvre et marécageuse de Basse-Saxe, au Nord-ouest de l’Allemagne. Tout d’abord encouragé par les SS comme chant de travail, il a été ensuite interdit car reconnu comme subversif. Ce fut en fait l’un des premiers gestes de résistance aux nazis et il est devenu après la guerre l’hymne commémoratif de tous les anciens déportés, partout en Europe.
Après deux répétitions de travail début 2014, l’enregistrement du chant dans sa version française (harmonisée par César Geoffray), s’est déroulé durant 3 heures hier au centre culturel René Char. L’enregistrement va désormais être gravé sur CD par le technicien son du Service culturel, et il pourra être diffusé lors des cérémonies commémoratives, notamment la Journée Nationale de la Déportation.
Choristes adultes et adolescents se retrouveront une dernière fois le 27 mai prochain, Journée nationale de la Résistance. Ils chanteront ensemble le Chant des Marais dans 3 établissements scolaires dignois : le Sacré-Cœur, les lycées Alexandra David-Néel et Beau de Rochas.
Au mémorial de Börgermoor.
Nie wieder faschismus ! – Plus jamais le fascisme !
Le Chant des Marais
Loin dans l’infini s’étendent
Les grands prés marécageux
Pas un seul oiseau ne chante
Dans les arbres secs et creux
Refrain
O terre de détresse
Où nous devons sans cesse
Piocher, piocher ! (bis)
Bruits de chaînes, bruits des armes
Sentinelles jour et nuit
Des cris, des pleurs et des larmes,
La mort pour celui qui fuit
Mais un jour, dans notre vie,
Le printemps refleurira.
Libre alors, ô ma Patrie,
Je dirai : tu es à moi !
O terre d’allégresse
Où nous pourrons sans cesse
Aimer, aimer !