Ils s’aiment et se désirent. Tout en pudeur. Chacun les yeux lancés vers le mystère de l’autre, émerveillés sans doute par ce mano a mano qu’ils s’offrent enfin après des années de solitude. Cette solitude qui a façonné leurs corps et qu’ils sentent s’éloigner à cet instant de la rencontre. Talent. Trouble. Fragilité. Quels autres mots lancer vers Sabina Kulieva, l’auteure de ce corps à corps ?
Chaque matin, avant de partir travailler, Sabina Kulieva dessine de surprenants et déroutants portraits. Pendant un quart d’heure. La jeune artiste née à Moscou crée des personnages dont elle nous invite à déchiffrer l’humeur et les pensées. Ces femmes – et parfois ces hommes – parlent d’amour, d’une infinie désespérance, d’un désir de vivre aussi qui fraie son chemin à travers angles et regards perdus. Les samedis et dimanches, c’est dans son studio que l’artiste se rend pour dessiner, en écoutant de la musique classique. Katchaturian, Bizet et Grieg figurent parmi ses compositeurs préférés. Ecoutons-les en sa compagnie.